Portrait de Livie

Réf. Esperandieu : 15-8697
  • Livie (Impératrice)
  • Tête
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Marbre blanc
  • Ht : 22,5 cm ; lg : 20 cm ; Ep : 25,5 cm
  • Taille naturelle
  • Saint-Rémy-de-provence dépôt archéologique de l'hôtel de Sade
  • Saint-Remy-de-Provence, Bouches-du-Rhône (Glanum, Narbonnaise, Salyens )
  • Découverte en 1951 à Glanum, dans un puits situé entre les temples géminés.
  • 1951
  • indéterminé
  • 4-14 ap. J.-C. ? Type Fayoum = Copenhague 615
  • D'après ROSSO 2006 : Rosso, E., L'image de l'Empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, 2006, p. 372-374.
  • La tête est cassée à la naissance du cou. Manquent le nez, le lobe de l'oreille droite et la partie centrale des lèvres ; le menton est endommagé. Des épaufrures affectent la paupière inférieure gauche, le toupet frontal, la joue droite et les bandeaux latéraux de la chevelure, du même côté.
  • La tête légèrement plus grande que nature, porte une coiffure à nodus (c'est-à-dire à coque frontale), natte-cimier et bandeaux de cheveux ondulés encadrant le visage. Ces bandeaux temporaux couvrent le haut des oreilles avant d'être rassemblés à l'arrière en un chignon tressé, où aboutit également la natte sommitale. Deux mèches s'échappent du toupet frontal et descendent sur le front. L'arrière de la tête est inachevé ; seuls sont travaillés le chignon et la natte-cimier qui forme une bande lisse. On peut y voir le signe que la tête était présentée de face, dans une niche peut-être. Il est intéressant de noter que le portrait en basalte du Louvre(426) présente exactement le même traitement à l'arrière. Dès sa découverte, ce portrait a été identifié par H. Rolland comme une effigie d Octavie, fille d Auguste et épouse d'Antoine ; il a été suivi dans cette attribution par R. Lantier et J. Charbonneaux. Celle-ci repose essentiellement sur une comparaison, d'ailleurs parfaitement pertinente, avec le portrait du Louvre précédemment cité et une tête de Bonn(427), tous deux traditionnellement considérés alors comme figurant la fille d'Auguste. Ainsi que le rappelle N. de Chaisemartin(428), la quasi-totalité des portraits à nodus ont très tôt été attribués à cette princesse, sur la base d'une confrontation avec les effigies monétaires. Il en est résulté une confusion entre les portraits d'Octavie et ceux de Livie, qui porte elle aussi une coiffure à nodus ; il est vrai que le «fort coefficient d'idéalisation de l'art aulique augustéen(429)» - particulièrement sensible pour les effigies féminines - conjugué à un réel phénomène d'Angleichung accentuent encore la confusion. V. Poulsen a effectué un premier classement rigoureux des portraits à nodus de Livie et les a distingués de ceux d'Octavie, regroupés autour de la tête de Velletri (Velletri, musée des Thermes). Il a ainsi opéré une division entre trois séries de portraits successives : son « type B » rassemble les portraits anciennement attribués à Octavie, ceux du Louvre et de Bonn, mais aussi celui de Glanum, pour lequel il est le premier à proposer une identification avec l'impératrice Livie, qui est indubitable et que l'on retrouve dans l'ensemble de la bibliographie de langue allemande, alors que dans le domaine francophone l'ancienne attribution à Octavie, régulièrement reprise par F. Salviat, demeure en vigueur(430). Comme l'a tout récemment rappelé E. Bartman dans son étude des portraits de Livie, il n'y a pourtant pas lieu de revenir sur cette identification ; le portrait suit très précisément le type que reproduit l'excellent portrait provenant d'Arsinoé du Fayoum(431) ; cette réplique tient lieu de tête de série au type. Le principal problème posé par ce portrait est en réalité celui de sa datation : en effet, le nodus a caractérisé les images de Livie pendant près de cinquante ans, depuis son entrée dans la famille impériale à la suite de son mariage avec Octave en 38 av. J.-C. jusqu'à la mort de l'empereur en 14 ap. J.-C., date à laquelle elle l'abandonna pour adopter une coiffure à raie médiane et bandeaux ondés latéraux. On peut donc assurer que le portrait de Glanum est antérieur à 14 ap. J.-C. En outre, les traits juvéniles et idéalisés, les deux petites mèches bouclées retombant sur le front — présentes notamment sur l'exemplaire du Fayoum —, ainsi que l'agencement simplifié des mèches constituant les bandeaux latéraux sont fréquents sur les effigies de la dernière décennie du règne d'Auguste ; on peut donc proposer une datation vers 4-14 ap. J.-C. 426 Paris, musée du Louvre, inv. Ma 1233. E. Bartman, 1999, n° 86 p. 185-6; fig. 177 427 Bonn. Akademisches Kunstmuseum, B 79. E. Bartman, 1999, n° 63 p. 173-4. fig. 160, p. 174. 428. N. DE Chaisemartin, 1983, p. 37-40. 429. Ibid, p. 37. 430. Voir, en dernier lieu, la CAG, mais aussi Ch. Br. Rose, 1997. 431. Copenhague, NCG. inv. 1444 = F. Poulsen, 1951, n°615 ; E. Bartman, 1999, n°64 p. 174-5, fig.3, 63. On retrouve ces mèches sur les répliques de Velia, Pesaro, Bologne, Paestum, etc.