Statue d'Hadrien en nudité héroïque

Réf. Esperandieu : 09-6750
  • Hadrien (Empereur)
  • Paludamentum
  • Statue
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Marbre blanc
  • Ht : 225 cm
  • H. tête : 29 cm ; H. socle : 14 cm.
  • Grande taille
  • D'après ROSSO 2006 : Rosso, E., L'image de l'Empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, 2006, p. 421-423.
  • Sur les photographies prises avant restauration, on observe des cassures au niveau des genoux, du torse, du bras gauche et du cou. Les deux avant-bras et la partie inférieure du paludamentum ont disparu, de même qu'un partie de la plinthe.
  • Des traces d'arrachement sont visibles à l'arrière de la jambe droite, sur le mollet et la cuisse ; il subsiste, en outre, le départ d'un tenon de marbre sur la hanche droite. L'extrémité du nez est brisée ; l'arcade sourcilière et la joue droites sont épaufrées. Une partie de la couronne, à gauche, est endommagée. L'empereur est représenté en nudité héroïque ; le paludamentum, ramassé sur l'épaule gauche, descend ensuite dans le dos avant de s'enrouler sur l'avant-bras gauche. La tête, surmontée d'une couronne de chêne est tournée vers la droite. Les mèches de l'abondante chevelure bouclée sont très précisément dessinées et parfois séparées par des canaux réalisés au trépan. Il s'agit d'une œuvre de très belle qualité, que C. Evers considère comme l’œuvre d'un "artiste itinérant", formé à Rome dans un atelier officiel. La pondération du corps et plus généralement le type statuaire ont longtemps été considérés comme étant ceux du « Diomède de Crésilas ». La statue de Vaison est une adaptation romaine de ce type statuaire, qui se retrouve à plusieurs reprises dans l'iconographie d'Hadrien (508) : l'exemple le plus proche en est sans doute la statue de Pergame (509). Ce parallèle permet peut-être de se faire une idée du type de support qui accompagnait l'effigie et dont on voit les traces d'arrachement. L'identification ne fait pas difficulté ; le type iconographique, en revanche, a été interprété diversement par les chercheurs. En effet, M. Wegner a été influencé par le fait qu'Hadrien pourrait avoir effectué un voyage en Gaule en 122-123 ap. J.-C. ; c'est donc cette date qu'il propose pour la statue ; il a été suivi sur ce point par F. Salviat et Y. de Kisch (510). K. Fittschen a fait remarquer que les profils du portrait correspondent exactement au type Imperatori 32, alors que les mèches de la frange reproduisent un autre modèle : il en fait donc une Klitterung. De fait, les trois mèches situées au centre du front sont atypiques. Pourtant, il semble qu'il faille, avec C. Evers, considérer ce portrait comme une réplique du type Imperatori 32. En effet, l'une des caractéristiques les plus claires de ce type est le profil gauche, qui est tout à fait particulier, avec une double rangée de boucles et une barbe étagée sur trois niveaux (511). Or, la copie est à cet égard tout à fait exacte - en particulier le dessin des trois mèches situées devant l'oreille. Il convient donc de revoir la datation de la statue à la lumière de ces remarques typologiques : le type Imperatori 32 a selon toute vraisemblance été créé en 128, année où Hadrien reçut le titre de pater patriae, et resta en vigueur jusqu'aux vicennalia de l'empereur, en 137, qui donnèrent l'occasion d'un nouveau changement d'image officielle (512).Il est donc parfaitement compréhensible que la réplique de Vaison, comme beaucoup d'autres, porte la corona civica, symbole de la protection que l'empereur exerce sur l'ensemble des citoyens (513). 508.C. Evers, 1994, n° 7,88, 133. 509.Pergame, musée, inv. 160; la taille est presque identique elle aussi. 510.Y. de Kisch, 1992, p. 135. 511.C. Evers, 1994, p. 255. 512. Création du type Busti 283. 513.C. Evers, 1994, p. 156.