La surface externe bombée a été sculptée à la gradine. L'intérieur du couvercle présente un large ressaut périphérique destiné à l'encastrer contre la bordure de la cuve de l'urne. Au centre de ce dispositif, une large et profonde cuvette brochée est pointée en son centre, vestige de l'utilisation d'un compas afin de marquer le dessin préparatoire des différents cercles concentriques répartis sur le revers de la pièce.
Les parties saillantes du motif sont abîmées et usées.
Couvercle hémisphérique d'urne cinéraire cylindrique décoré d'un serpent en moyen relief, lové sur la surface bombée. Le corps du reptile est recouvert d'écailles très partiellement conservées. Il est déployé vers la gauche, le long de la moitié de la bordure périphérique du couvercle, puis se dresse en S en disposant sa tête tournée vers la gauche à proximité du sommet.
La surface externe bombée a été sculptée à la gradine. L'intérieur du couvercle présente un large ressaut périphérique destiné à l'encastrer contre la bordure de la cuve de l'urne. Au centre de ce dispositif, une large et profonde cuvette brochée est pointée en son centre, vestige de l'utilisation d'un compas afin de marquer le dessin préparatoire des différents cercles concentriques répartis sur le revers de la pièce.
À Fréjus, on note que le diamètre des urnes cinéraires en grès varie entre 26 et 40 cm. L'exemplaire étudié ici fait partie du groupe présentant le plus important diamètre. À ce jour, ce couvercle demeure l'unique objet figuré de ce type, mais des découvertes anciennes d'urnes cinéraires ornées de divinités sont connues à Bellevue (cf. n° suivant). La présence du serpent sur le couvercle de cette urne est importante, étant donné l'extrême rareté de ce motif sur les urnes cinéraires. Dans le corpus que F. Sinn a consacré aux urnes de Rome(348), aucune ne présente le motif du serpent. On est donc amené à se demander s'il ne s'agit pas ici, non pas d'une simple urne cinéraire, mais plutôt d'une ciste isiaque, où le serpent dardant sa tête au-dessus de la cista mystica est toujours représenté. On en a une représentation précise sur l'autel (conservé au Museo Nazionale Romano) de Cantinea Procula, prêtresse d'isis(349) : sur l'un des côtés, une première ciste est fermée, sur l'autre, elle est ouverte, le serpent enroulé sur le couvercle se dressant comme sur l'objet de Fréjus. On connaît l'inscription de Fréjus (notre n° 121) relative à une fidèle qu'on a parfois considérée comme une initiée au culte d'isis, mais dont l'appartenance au culte isiaque n'est pas certaine. Comme la ciste au serpent est également présente dans la liturgie dionysiaque et sur de nombreux sarcophages(350), on peut aussi penser à lier cette urne au serpent à ce contexte bacchique.
Sans doute produit de taille locale.
348 Sinn 1987.
349 Kleiner 1987, p. 102-103, n° 5, pl. 4 ; Boschung 1987, n° 971, p. 114, pl. 58.
350 Turcan 2003b, p. 30-31 et fig. 70-73