Fragment de jambe chaussée d'un calceus

Réf. NEsp : NEsp, Fréjus, 2013, 069, p. 41.
  • Personnage indéterminé (individu)
  • Chaussure
  • Jambe
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Marbre blanc translucide à veines grises à grains fins de type Luni.
  • Gradine , Ciseau droit
  • Les lanières enroulées autour de la cheville portent de nombreuses marques de ciseau droit sur lesquelles se distinguent encore les vestiges d'une taille exécutée à
    la gradine et réalisée avant finition. La carnation a été polie avec soin.

  • Ht : 40,3 cm
  • Poids : 13 kg
  • 43.69
  • Fréjus musée archéologique
  • Fréjus, Var (Colonia Pacensis Forum Iulii Octavanorum, Narbonnaise, Salyens )
  • Fréjus provenance précise indéterminée avant 1932
  • avant 1932
  • Ier - IIe s. ap. J.-C.
  • D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 41.
  • Cette jambe droite chaussée appartient à un personnage de taille légèrement supérieure à la normale. Le membre est conservé entre le dessous du genou et la cheville.
    Les lanières enroulées autour de la cheville portent de nombreuses marques de ciseau droit sur lesquelles se distinguent encore les vestiges d'une taille exécutée à
    la gradine et réalisée avant finition. La carnation a été polie avec soin.
    La bottine qui recouvre la partie supérieure du mollet et de la cheville est faite de deux lanières de cuir qui s'enroulent de manière serrée et se terminent par deux nœuds aux extrémités flottantes dessinant un angle aigu. Les bandes de cuir superposées sont finement exécutées, comme la partie de la jambe nue où les muscles affleurent sous la peau transparente, rendue par un poli très soigné de l'épiderme du marbre.
    Ce type de chaussure montante est le calceus patricius (238) dont parle Cicéron (239) et qui faisait partie de l'habillement des notables et des empereurs (240). La présence des lacets retombants rend plausible l'identification avec la chaussure d'un sénateur, même si les décurions de province ont eu tendance à adopter les calcei patricii de l'aristocratie sénatoriale de l'Urbs. Les plus fameuses illustrations se voient sur la statue du duumvir M. Holconius Rufus de Pompéi (241) sur une statue équestre en bronze de Cartoceto (242), datée de la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. et rappellent aussi celles du Marc Aurèle cavalier du musée du Capitole (243). On connaît également un exemplaire analogue à Saintes (244). Enfin, un exemple assez proche est celui d'un fragment de Vienne daté du Ier siècle apr. J.-C., où l'on retrouve le même soin à travailler le poli de la surface du marbre (245). L'élément conservé ici ne permet pas de décider si la jambe était fléchie ou pas, par conséquent l'hypothèse demeure qu'elle ait  appartenue à une statue équestre. On notera qu'une base de statue équestre (n° 106) est mentionnée par l'abbé Espitalier (246) à l'emplacement de l'actuelle rue Jean-Jaurès mais sans toutefois qu'un lien soit assuré entre les deux découvertes.

  • Blanchet et alii 1932, p. 12, n° 27 ou 28 ; CAG 83/3 (2012), 181* p. 477.

  • 239 Cicéron, Philippiques, 2, 30.
    240 Leguilloux 2006, p. 159.
    241 Bonifacio 1997, n° 3, p. 33-38, pl. III.
    242 Beck, Fronda 2009.
    243 Van Hackeren 2012.
    244 Eygun 1967.
    245 NEsp, I, Vienne, 2003, n° 096.
    246 Espitalier 1891, p. 290 ; Rivet et alii 2000, p. 393