Personnage féminin de taille légèrement supérieure à la normale, conservé entre la partie supérieure du bassin et le dessous du genou. Les plans de cassure sont irréguliers. De nombreuses épaufrures parsèment la surface. Plusieurs pans de draperie en relief ont été endommagés. Une surface grossièrement piquetée est aménagée au-dessus des grands fessiers. Elle pourrait correspondre soit au dispositif de maintien du bloc dans sa niche de présentation, soit à un lit d'assemblage, témoignage d'une ronde-bosse constituée de deux parties jointes au niveau de l'umbo. Nombreuses traces d'utilisation d'outil à tranchant dentelé.
Le personnage est vêtu d'un himation. Le vêtement est ramené sur l'avant-bras gauche puis retombe en plis verticaux le long de la partie latérale de la cuisse gauche. La draperie couvrant les jambes est structurée en plis courbes rayonnants à partir de l'aine gauche. La jambe gauche sur laquelle se fait la pondération n'est pas visible mais recouverte de nombreux plis aux gorges profondes, en particulier dans l'espace formé entre les jambes. À partir de la moitié de la cuisse, les formes de la jambe droite fléchie sont mises en valeur par un drapé mouillé, savamment réparti notamment au niveau de la rotule et combiné avec des plis aux arêtes vives épousant le galbe de la cuisse et du mollet.
L'himation, que l'on peut vraisemblablement compléter par le fragment découvert en 1828-1829 (n° 061), rappelle par son organisation de nombreuses rondes-bosses féminines. On rapprochera en particulier l'agencement du vêtement des deux statues féminines en bronze du deuxième quart du Ier siècle apr. J.-C. de style classicisant provenant du théâtre à Herculanum (217) ou encore des dérivés de la Petite Herculanaise. On la comparera également avec les variantes romaines des deux premiers siècles de notre ère des types de la Némésis d'Agoracrite (à l'époque grecque, à Rhamnonte), notamment celle, achetée à Rome, et aujourd'hui à la glyptothèque Ny Carlsberg de Copenhague (218) où la pondération à droite est légèrement accentuée comme sur la copie de Fréjus, par le mouvement de la jambe sur laquelle les plis sont davantage tendus et comme plaqués au niveau du genou. On pense aussi à l'Artémisia du mausolée d'Halicarnasse, ces figures ayant été transformées à l'époque romaine en statues de Fortuna ou d'autres personnifications (219).
Gébara, Béraud 1988, fig. 12 ; Gébara, Béraud 1990, p. 8 ; Béraud, Gébara, Rivet 2008, p. 52 ; Lemoine 2011, p. 184 ; CAG 83/3 (2012), 8*, p. 202, fig. 258.
217 Naples, musée archéologique national, inv. n° 5599 ; Daehner 2007, fig. 3/16.
218 Rolley 1999, p. 136. fig. 121.
219 Baena del Alcâzar 2000, p. 6, 11-12, pl. 6 et p. 6, 12, pl. 7.