D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 8-9.
Bon état de conservation. Toutefois, on note trois lacunes ; la partie droite du bandeau et l'angle gauche du buste ont entièrement disparu, l'extrémité du nez est abîmée. Le bloc conserve intégralement la face latérale droite, le lit de pose et la face arrière aplanis confirmant son identification comme un pilier hermaïque. La face arrière porte plusieurs impacts piquetés permettant
d'assurer une meilleure adhérence de l'hermès lors de son assemblage contre son support.
Le personnage porte un diadème lisse entourant la partie supérieure du front au niveau de la naissance de la chevelure. Sur le dessus de la tête, les cheveux sont traités en mèches ondulées en bas-relief. Le bandeau
en relief, dont les extrémités retombent de part d'autre le long du buste, enserre les mèches frontales en fort relief. Elles sont divisées par une raie médiane à partir de laquelle rayonnent, de part et d'autre, des boucles de taille croissante, rabattues sous le diadème. Le front est court. L'arcade sourcilière gauche est plus basse que la droite. Les paupières sont finement incisées. Les orbites sont creusées et matérialisées par deux traits horizontaux parallèles (inclusions de pâte de verre ou de pierre rapportée ?). Le nez présente des narines forées. Les moustaches en accolade se détachent de la barbe qui est constituée de nombreuses mèches bouclées et enroulées sur elles-mêmes. La barbe est faite de trois registres superposés : partie haute des joues, partie basse des joues et menton. Le buste est lisse,
sans modelé. Les traits du visage et le traitement de la barbe peuvent être comparés à de nombreux « Miniaturhermen» de Bacchus barbu, comme par exemple un hermès bicéphale de Bacchus et d'Ariane, conservé au musée archéologique de Nîmes, vraisemblablement daté du Ier siècle apr. (22), un hermès bacchique au musée archéologique de Barcelone (23) ou encore un «Bacchushermen» conservé au Museo Civico de Rieti (24). En revanche, le diadème lisse, attribut peu fréquemment rencontré (25) ajoute une singularité du personnage. Ici, il a été préféré au traditionnel bandeau bacchique.
Formigé 1928, p. 304 ; Blanchet et alii 1932, p. 12, n° 22 ; Février 1963b, fig. 8 ; CAG 83/3 (2012), 181*, p. 477, fig. 731.
22 Inv. n° 793.1.6.
23 Inv. n° 7109 : Garcia y Bellido 1949, n° 432.
24 Inv. n° 357.
25 Par exemple, l'hermès bicéphale conservé à la Gallena dei Candelabri au Vatican (Lippold 1956, n° 2).