Fréjus, Clos de la Tour, 1970. Fouilles de P,-A. Février, M. Janon et Cl. Varoqueaux.
1970
indéterminé
Datation
Ier siècle apr. J.-C. ?
Analyse
D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 17-18.
La surface décalottée de la tête est parfaitement plane ; on peut donc supposer que la partie brisée au niveau de la jonction du front et de la chevelure correspondait à l'emplacement d'une mortaise d'assemblage pour fixer
le casque du personnage aujourd'hui disparu.
Le bloc a été retrouvé brisé en deux fragments. Les parties supérieures frontale et gauche sont fracturées. Une partie du front, l'arcade sourcilière gauche, le nez et les parties saillantes des lèvres sont abîmés.
Ce marbre représente une tête féminine de dimension deux fois inférieure à la moyenne. Le visage dessine un ovale. La calotte crânienne est sectionnée, formant une surface plane et piquetée déversée vers l'arrière droit. Pour la partie supérieure, la chevelure est constituée de mèches retombantes, à double et triple nervures, sculptées en faible relief. De part et d'autre d'une raie frontale médiane et jusqu'à l'arrière des oreilles, d'épaisses mèches ondulées en moyen relief sont tirées vers l'arrière et passent sous un chignon massif. La
moitié inférieure des oreilles dépasse de la coiffure. Le conduit auditif est percé au trépan (diamètre 5 mm). L'arête des sourcils et les paupières sont bien dessinées, les orbites sont lisses et les caroncules lacrymales finement découpées. Pour le nez, seules les narines, creusées au trépan, sont conservées. La bouche présente des lèvres légèrement entrouvertes. Selon Rivet et alii, cette tête appartiendrait à une caryatide et serait à considérer comme un élément du
décor de la maison. Toutefois, la partie arrière de la tête et sa surface piquetée nous paraissent plutôt être les traces d'un dispositif servant à fixer un élément rapporté qui devait être un casque. Nous retenons donc l'hypothèse de Chr. Coudineau qui l'identifiait comme une Minerve, ce qui conviendrait parfaitement aux traits idéalisés et à l'expression du visage. Les traits du visage sont à rapprocher d'une tête de Messaline, sœur de Caligula, retrouvée dans le théâtre
de Fiesole(89) ou encore d'une tête féminine retrouvée à Clermont-Ferrand(90). De nombreux exemples montrent ce type de casque rapporté, comme les têtes de Minerve
de la rue du Puy à Fréjus (n° 023), du temple de Clastre à Fox-Amphoux (n° 186), d'Apollon à Vienne(91) ou encore d'Athéna conservée au Museo Nazionale Romano(92).
Février, Janon, Varoqueaux 1971 ; Goudineau 1971, p. 453 ; Brentchaloff, Hermary 2000, p. 55, fig. 3 ; Rivet et alii 2000. p. 427, fig. 786 ;
CAG 83/3 (2012), 24* p. 254-255, fig. 358.
89 Fuchs 1986, n° 14, p. 49-50. pl. 5-7 ; Alexandridis 2004, n° 82, p. 150.
90 Vatin 1967, p. 312.
91 NEsp. 1. Vienne. 2003, n° 005.
92 Inv. n° 1367 : LIMC 11. s.v « Athena/Minerva », p. 1085 (F. Canciani) ; Helbig 1969, p. 171-172, n° 2263.