Arc de triomphe d'Orange

Réf. Esperandieu : 01-0260, 03
  • Décor (indéterminé)
  • Arme ; Bouclier ; Casque ; Colonne ; Corne d'abondance ; Cuirasse ; Fleur ; Fruit ; Guirlande ; Laurier ; Lune ; Rinceau ; Triton ; Trompette ; Trophée ; Vêtement indéterminé
  • Frise
  • Relief
  • Calcaire
  • Pierre calcaire, tendre, peu fine, extraite des carrières de Baumes-de-Transit
  • Ht : 1880 cm ; Lg : 1948 cm ; lg : 850 cm
  • CIL 12-1230 ; 12-1231
  • Orange in situ
  • Orange, Vaucluse (Colonia Iulia Secundanorum Arausio, Narbonnaise, Tricastini )
  • Orange, arc de triomphe
  • Arc
  • Epoque assez voisine de l'ère chrétienne
  • Emile Espérandieu
  • Arc dont l'ordonnance générale des deux faces diffère peu, mais la face septentrionale est, de beaucoup, la mieux conservée. Les trois portes sont séparées par deux colonnes engagées d'ordre corinthien. Leurs archivoltes, décorés de fruits (raisins, pommes de pin, épis de blé) et de rameaux de laurier, reposent sur des pieds-droits ornés de rinceaux, dont les impostes présentent les images d'un homme barbu et d'une femme. Aux quatre angles se trouvent d'autres colonnes semblables. Sur le tympan de la grande porte devaient se trouver deux Renommées ou Victoires de bronze, qui se faisaient face et pouvaient tenir chacune une palme et une couronne. Les architraves sont traversés d'un listel formé de trois cordons en grains de chapelet taillés en creux. Celle de la face septentrionale offre, de plus, dans la partie qui correspond à la grande porte, une multitude de petits trous qui ont dû servir pour fixer les lettres de bronze d'une inscription. De ce même côté, la frise est unie, contrairement à ce qui a lieu pour la face méridionale, où elle présente une série de petits combats singuliers entre Romains et Gaulois armés de poignards et de boucliers. Les Gaulois sont presque toujours terrassés par leurs adversaires. La corniche de l'entablement sert de base à deux attiques superposés. Le fronton de la grande arcade, compris dans le premier attique, avait reçu des ornements de bronze dont le motif central pouvait être un médaillon. Des deux côtés, l'espace vide était garni d'autres décors de bronze. Le second attique, ou stylobate, légèrement en saillie sur la grande arcade, représente, sur chaque face, une mêlée de cavaliers romains et de Gaulois. Chacun de ces bas-relief est complété, sur les faces latérales du stylobate, par le combat d'un cavalier romain et d'un fantassin gaulois, celui-ci vaincu et sur le point de recevoir le coup de grâce. Le bas-relief de la face méridionale était contenu dans un encadrement de bronze dont il reste les trous de scellement. Au-dessus des petites portes, la surface non restaurée comprise entre l'archivolte et l'entablement est remplie par des trophées d'armes, d'enseignes, de boucliers, de casques, de cuirasses, de trompettes, de vêtements, d'objets de harnachement et de têtes coupées. Sur les boucliers, différents noms, parmi lesquels : Mario, Sacrovir, Dacurdo, Boduacus, Boudillus. Ce dernier est suivi du mot avot. L'attique, dont une partie a été refaite en pierres lisses, est ornée de trophées maritimes et fluviatiles. Cet attique supporte, sur le même rang que le stylobate du Combat, mais un peu en retrait, deux dés d'autel. L'un de ces dés, sur chaque face, est une restauration moderne. L'autre contient, sur la face nord, des instruments de sacrifice. Sur la face sud, se trouve le buste d'une femme vue de face et voilée, en laquelle il est peut-être possible de trouver une figure de la Lune ou de la Nuit. Des côtés de l'arc, celui de l'Est a perdu le tiers inférieur de ses colonnes cannelées, ainsi que le stéréobate qui leur servait d'appui. Les entre-colonnements sont garnis de trophées au pied desquels se trouvent des captifs, les mains liées derrière le dos. Des combattants du même genre que ceux de la face sud sont représentés sur la frise. La corniche fait en partie défaut. Elle était surmontée d'un fronton dont le tympan renferme une tête radiée au fond d'une niche semi-circulaire. Deux cornes d'abondance garnissent les extrémités de ce fronton. Deux Tritons barbus sont figurés sur les rampants. Le stylobate a disparu. Le côté ouest est moderne, à l'exception d'un encastrement comprenant les restes d'un trophée avec captifs. Une guirlande de fleurs et de fruits, qui soutient au-dessus de l'imposte la retombée de la voûte de la grande arcade, est supportée, de distance en distance, par de petits masques de femme. Les opinions les plus diverses ont été émises relativement à l'origine de l'arc d'Orange. Il semble seulement établi que cet arc est d'une époque assez voisine de l'ère chrétienne. L'inscription empiète sur le listel et paraît moins ancienne que le reste de la décoration. D'après les trous de scellement, de Saulcy l'a restituée de cette manière : Ti. Caesari, Divi Augusti fil(io), Divi Iuli nep(oti), co(n)s(uli) IIII, imp(eratori) VIII, tr(ibunicia) pot(estate) XXII, pont(ifici) max(imo) … Ses conjectures sont, à ce qu'il semble, entièrement fondées pour le début du texte, jusqu'au mot nepoti qui paraît d'ailleurs avoir été exprimé en toutes lettres, mais peu justifiées pour la fin. M. Bondurand, archiviste du Gard, a proposé une interprétation nouvelle, dont on ne saurait admettre, en tout état de cause, que le commencement déjà proposé et ce qui suit : … nepoti, pontifici maximo, tribunicia potestate XXVI, imp(eratori) VIII, co(n)s(uli) IIII … Ainsi, la dédicace du monument se trouverait datée de Tibère et, peut-être de l'an 25. Elle a pu être gravée à la suite des succès de cet empereur sur les troupes des généraux révoltés Florus et Sacrovir, alors que l'arc, originairement destiné a rappeler de plus anciennes victoires, était déjà achevé depuis longtemps.