Statue de Sabine

Réf. Esperandieu : 09-6768
  • Sabine (Impératrice)
  • Statue
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Ht : 206 cm
  • H. socle : 16 cm.
  • Grande taille
  • 128-136 ap. J.-C.
  • D'après ROSSO 2006 : Rosso, E., L'image de l'Empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, 2006, p. 423-425.
  • Comme les autres statues du groupe de Vaison, celle-ci a été retrouvée brisée en de nombreux fragments ; elle a été restaurée -le visage en particulier. Elle est complète : seul le bras droit est fortement endommagé.
  • L'impératrice porte une tunique longue ou palla, tunique à manches courtes, agrafée sur le bras, qui est recouverte d'un manteau enveloppant la totalité du corps. Ce dernier est ramené sur l'épaule gauche. Le bras gauche est rabattu sur la poitrine, tandis que le bras droit soutenait très certainement le menton, ce qui correspond à l'attitude de la Pudicitia. Sabine porte une coiffure mise à la mode par Marciane et Matidie : les cheveux nattés sont enroulés autour de la tête pour former un lourd chignon en forme de nid ; au milieu du front, les cheveux sont séparés en deux bandeaux, des postiches très vraisemblablement. L'effigie de Vaison, l'une des rares statues féminines complètes du corpus gaulois, ne pose aucun problème d'identification et a été choisie par A. Carandini comme tête de série du type II de l'iconographie de Sabine. Ce portrait a été, comme celui d'Hadrien, daté des années 122-123, date présumée du voyage d'Hadrien en Gaule. Toutefois, le portrait d'Hadrien, avec lequel celui de Sabine forme bien évidemment un groupe, doit être daté des années 128-137 ap. J.-C. En outre - et c'est là le point essentiel -, les effigies monétaires ne représentent Sabine avec ce type de coiffure qu'à partir de cette même année 128, qui correspond à l'obtention du titre d'Augusta ; cet événement est de nature à avoir suscité la création d'un type iconographique spécifique pour l'impératrice(514). On peut penser que le portrait est antérieur à sa mort, intervenue en 136. F. Braemer tire argument du fait que les statues d'Hadrien et de Sabine lui paraissent être d'un « style totalement différent » pour nier l'existence d'un groupe unitaire ; il va jusqu'à supposer des lieux d'exposition relativement éloignés(515). Or, que les effigies de Sabine et d'Hadrien aient été conçues pour se faire pendant n'implique pas nécessairement qu'elles aient été réalisées par un sculpteur unique, ni même qu'elles proviennent d'une même officine. Plusieurs indices plaident en faveur d'une spécialisation des ateliers officiels. 514. On ne possède pas de portrait antérieur à cette date qui soit sûrement identifié et daté C. Evers, 1994. p 39. 515. F. Braemer, 1999, p. 51.