Portrait de Marc Aurèle jeune

Réf. Esperandieu : 02-0960
  • Buste (Buste à paludamentum)
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Marbre blanc
  • Ht : 78,5 cm ; lg : 56,5 cm ; Ep : 32,5 cm
  • H. tête : 31 cm ; H. piédouche : 9 cm.
  • Grande taille
  • Nez et menton retaillés au XIXe siècle pour être restaurés ; le piédouche est antique.
  • 30 107
  • Toulouse Musée des Antiques
  • Martres-Tolosane, Haute-Garonne
  • Martres-Tolosane lors des fouilles de la villa de Chiragan
  • 1826-1830
  • Villa
  • type II (Offices-Toulouse) : 144-147 ap. J.-C.
  • D'après ROSSO 2006 : Rosso, E., L'image de l'Empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, 2006, p. 460-461.
  • Cette oeuvre est, dans l'ensemble, très bien conservée : en particulier, toute la partie inférieure du buste, comprenant le manteau et le piédouche, est intacte. Seul le visage comporte quelques mutilations : le nez et le menton sont brisés ; on y voit les traces de retaille pratiquée par le restaurateur du XIXe siècle. Quelques épaufrures affectent la paupière inférieure droite et les arcades sourcilières.
  • Ce buste, dont la découpe est très basse, présente un jeune homme revêtu du paludamentum, qui est retenu sur l'épaule droite au moyen d'une fibule ornée d'une rosace. La tête est tournée vers la gauche, de même que le regard. Les paupières sont épaisses, l'iris et la pupille gravés. La bouche est très bien dessinée, le sillon interlabial est marqué au trépan. L'abondante chevelure, constituée de boucles coquillées sculptées en fort relief, est entièrement refendue de sillons et de trous de trépan, qui marquent l'évidement des enroulements. La barbe et la moustache naissantes, en revanche, sont finement incisées, de façon superficielle. L'arrière de la tête est travaillé avec le même soin. Quant à la draperie, elle se déploie largement et présente des plis profonds et assez rectilignes qui rendent la lourdeur du manteau. Au total, il s'agit d'un buste d'une excellente facture, que je n'hésiterais pas à attribuer à l'un des meilleurs ateliers officiels de Rome. Ce portrait représente Marc Aurèle avant son accession au trône. Il s'agit d'une image juvénile, qui ne correspond cependant pas au premier type iconographique du jeune prince, sans doute créé au moment de son adoption, en 138 ap. J-C. : il est figuré ici suivant le type II, qui correspond en revanche à la première image véritablement officielle, puisqu'il a dû être créé, selon l'expression de C. Evers, à l'occasion de l'entrée du prince dans la vie publique de l'Empire, c'est-à-dire l'année où il exerça le consulat pour la première fois en 140 ap. J.-C. Il resta en vigueur jusqu'en 161 (date de son accession au trône en corégence avec Lucius Vérus), avec une évolution très particulière, puisqu'on observe que les différentes répliques de ce type «répercutent» les changements physionomiques du prince au fil des ans. L'abondance de la barbe semblerait indiquer que nous nous trouvons ici en présence d'une effigie datant du milieu de la période, puisque les favoris se prolongent sur les joues en un duvet qui ne constitue pas encore une véritable barbe -il ne se prolonge pas jusqu'au «bouc» présent sur le menton. Le portrait date donc selon toute vraisemblance des années 144 à 147 ap. J.-C., peut-être après le mariage du César Marc Aurèle avec Faustine la Jeune. Ce portrait est, par conséquent, contemporain d'une deuxième effigie de Marc Aurèle jeune découverte sur le territoire de la Narbonnaise, à Méthamis ; la facture en est cependant fort différente, beaucoup plus sèche, bien que soignée ; le traitement des favoris, notamment, qui sont sculptés en relief en petites volutes décoratives, diffère beaucoup des souples et fines incisions de l'effigie de Toulouse. Dans tous les cas, on ne décèle dans aucune des deux des traits de provincialisme, et il faut leur supposer une origine romaine : c'est à raison que K. Fittschen a retenu l'exemplaire de Chiragan comme l'une des deux têtes de série du type.
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