Stèle funéraire de Kalavia

Réf. NEsp : NEsp, Fréjus, 2013, 121, p. 59-60.
  • Stèle
  • Relief
  • Grès
  • Visuelle
  • Grès jaune feldspathique.
  • Gradine
  • Le fond sur lequel se détache le personnage est taillé à la gradine. Les reliefs en semi-méplat sont circonscrits par une découpe périmétrale biseautée.

  • Ht : 20 cm ; lg : 40 cm ; Ep : 19 cm
  • La gravure de Séguier porte les dimensions du bloc dans son état du XVIIIe siècle, soit 4 pieds de largeur et 6 de hauteur. Selon l'abbé Girardin, « cette pierre a 7 à 8 pans de longueur [= 168 à 192 cm] et 3 de largeur [= 72 cm] ».
  • CIL 12-263 ; ILN Fréjus, n°16
  • 003.1.32 ( ancien n°85.11.5)
  • Fréjus musée archéologique
  • Fréjus, Var (Colonia Pacensis Forum Iulii Octavanorum, Narbonnaise, Salyens )
  • Fréjus, "à la ferme de Villeneuve" (Séguier)
  • Avant le règne de Claude
  • D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 59-60.
  • Fragment de stèle débité en bloc d'appareil parallélépipédique. Seule la partie inférieure d'un personnage est conservée.
    Le fond sur lequel se détache le personnage est taillé à la gradine. Les reliefs en semi-méplat sont circonscrits par une découpe périmétrale biseautée.
    Figure debout, de profil, aux jambes nues et fléchies, se déplaçant vers la gauche. L'anatomie, la posture et la proportion des membres sont peu réalistes. Un élément indéterminé et aux contours incertains retombe dans le dos du personnage. En 1729, l'abbé Girardin décrit le bloc en ces termes : « On y voit la moitié d'une figure gravée, qui était peut-être celle de la divinité, que la neuvième légion révérait particulièrement, & ce pouvait être le dieu Mars, ce que l'on peut conjecturer par les deux dernières lettres de la première ligne de l'inscription A.M. qui peuvent signifier Ara Martis. Gette grande pierre est par conséquent cassée ou bien elle portait une autre pierre, sur laquelle était gravé le reste de la divinité depuis la ceinture en haut. » L'hypothèse de Girardin est fondée sur deux erreurs de lecture. En effet, d'après G. Hirschfeld, J. Gascou et M. Janon, il faut lire non pas Ara Martis mais :
    Kalauia, M(arci) /f(ilia), (uxor) (centurionis) leg(ionis) IIX, / hic sit(a), / sacrorum.
    « Ci-gît Kalavia, fille de Marcus, femme d'un centurion de la huitième légion, initiée [à Isis] ? »
    Pflaum propose que le mari, M. Calavius, centurion de la VIIIe légion, ait pu être installé par Auguste comme colon à Fréjus. Le dessin de Séguier illustrant l'état de  conservation de la stèle au XVIIIe siècle, avant qu'elle ne soit fragmentée, permet de compléter la description du monument. En 1884, Héron de Villefosse et Thédenat la commentent ainsi : « Elle se compose d'une base carrée, surmontée d'un cippe rectangulaire encadré par deux colonnes. Le texte était gravé dans un espace circonscrit par une triple moulure formant un cartouche muni d'ailerons. La partie supérieure, brisée au moment où le dessin a été pris, portait une sculpture ; Séguier n'a pu
    voir que l'extrémité du vêtement et les deux pieds du personnage. » Le CIL propose, non sans réticence, d'y voir une représentation du dieu Mars. Espérandieu distingue « le bas du vêtement ». Toutefois, dans la mesure où sacrorum (323) signifie qu'elle était initiée au culte d'Isis (ou de Jupiter héliopolitain, comme l'indiquent J. Gascou et M. Janon), ce n'est pas une divinité qui était figurée mais sans doute Kalavia elle-même.
    On ne peut pas préciser davantage car les camps de stationnement de la VIIIe légion ne sont pas connus avec une grande précision chronologique. M. Reddé (324) signale qu'Octavien la récompensa de ses loyaux services pendant la guerre civile, par des dons de terre, mais la déduction des vétérans de cette légion à Fréjus est plus vraisemblablement de 31 av. J.-C. (325) . L'absence de cognomen implique que cette inscription est antérieure à Claude mais la datation augustéenne proposée
    par Pflaum n'est pas absolument sûre.

  • Séguier, ms. 102, p. 64 ; Girardin 1729, I, p. 62-63 ; Petit 1865, p. 234-235 ; Aubenas 1881, p. 751-752, n° 17 ; Héron de Villefosse, Thédenat 1884a, p. 60-62, n° 25 ; Héron de Villefosse, Thédenat 1884b, p. 92-94, n° 25 ; CIL XII (1888), 263 ; Espérandieu I (1907), p. 33, note I ; Donnadieu 1927, p. 136 ; Blanchet et alii 1932, p. 8, n° 19 ; Pflaum 1978, p. 275 ; Gascou, Janon 1985, p. 51-52, n°16 ; Keppie 1995, p. 369 ; Rivet et alii 2000, p. 49 ; GAG 83/3 (2012), 74* p. 397.

  • 323 Sur la formule sacrorum, cf. Bricault 2005, p. 784, qui ne retient pas cette inscription dans son corpus. Pour Gascou, Janon, plutôt qu'initiée, peut-être une prêtresse d'Isis (également pour Rémy, Matthieu 2009, p. 136, 154, 199).
    324 Reddé 2000, p. 120.
    325 Gascou 1982, p. 132-135.