Découverte à Aix-en-Provence, lors des fouilles effectuées dans "l'enclos Reynaud", au nord-ouest du faubourg Sextius (probable portique).
1842
indéterminé
Datation
Type de l'avènement : 193-195 ap. J.-C.
Analyse
D'après ROSSO 2006 : Rosso, E., L'image de l'Empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, 2006, p. 316-317.
La tête est cassée à la naissance du cou selon un plan oblique ; le nez et la bouche sont endommagés, mais le portrait est par ailleurs en assez bon état. Un petit éclat de marbre a sauté sous l’œil gauche et sur la joue du même côté.
L'empereur est représenté de face, mais son regard est dirigé vers la gauche
et vers le haut ; l'iris est incisé et la pupille dessinée. Les cheveux sont travaillés en boucles courtes : leur centre est généralement évidé au trépan, mais l'usage de cet outil est relativement limité pour la chevelure - il n'est employé que pour les mèches proches des tempes, au contraire de la barbe où il est utilisé avec plus d'insistance. Les sourcils sont marqués par de très fines incisions au ciseau.
Malgré l'identification d'Espérandieu, qui a cru reconnaître un portrait
de Marc Aurèle, il n' y a aucune hésitation possible : c'est Septime Sévère qui est figuré ici. L'indice capillaire se caractérise par un front presque entièrement dégagé et des cheveux courts groupés sur le front de manière à former quatre boucles. Dans la synthèse qu'elle a consacrée à l'iconographie du premier des Sévères, A. M. Mc Cann en faisait une réplique de son deuxième type, la datant ainsi au début du règne. L'ouvrage de D. Soechting, qui a réduit à juste titre le nombre de ces types, a confirmé cette datation, mais a établi, d'après les émissions monétaires, que le prototype de l'effigie d'Aix apparaissait en réalité au moment de l'accession définitive de Septime Sévère au pouvoir: la coiffure de type « militaire» et les traits moins marqués que sur les exemplaires des types suivants font de cette création le portrait "de l'homme d'action" (292), rouage essentiel de la première propagande sévérienne.
Cette réplique du type de l'avènement peut donc être datée des années 193-195 ap. J.-C. Le regard dirigé vers le haut, les grandes rides horizontales qui traversent le front, l'enroulement des moustaches et la division des mèches en deux pointes divergentes sont autant d'autres caractéristiques que l'on retrouve ici. L'effigie de Chiragan procédant du même Urbild est en tous points comparable : seule la direction du regard diffère. Comme elle, celle d'Aquae Sextiae provient sans doute d'un atelier romain.
L'emplacement original du portrait est difficile à déterminer: il a été découvert près d'un ensemble monumental très riche qui est interprété comme une grande demeure. Faut-il donc supposer qu'il en provient, ou qu'il a été déplacé jusqu'à cet endroit depuis le forum situé à proximité ? La seconde hypothèse paraît plus vraisemblable.
(292) J.-Ch. Balty dans RR, p. 122.