Portrait de Tibère

Réf. Esperandieu : 15-7939
  • Tête
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Marbre blanc
  • Ht : 38 cm
  • H. tête : 25,5 cm
  • Taille naturelle
  • La partie postérieure est sciée selon un plan vertical et le sommet du crâne selon un plan horizontal à hauteur de la frange frontale. A la naissance de la nuque, une cavité servait probablement à fixer des pièces rapportées : on pourrait penser à une représentation velato capite.
  • FAN. 92.00.214
  • Arles musée départemental Arles Antique
  • Arles, Bouches-du-Rhône (Colonia Iulia Paterna Arelate Sextanorum, Narbonnaise, Salyens )
  • Découverte dans la partie ouest de la galerie nord des cryptoportiques.
  • 1939
  • Cryptoportiques
  • Portrait posthume
  • Type statuaire
  • D'après ROSSO 2006 : Rosso, E., L'image de l'Empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, 2006, p. 328-330.
  • La tête est cassée à hauteur du sabot d'encastrement. Le visage est intact, à l'exception de l'extrémité du nez et du lobe de l'oreille droite, qui sont épaufrés.
  • La tête est légèrement plus grande que nature. La représentation est très frontale ; les arcades sourcilières sont nettement dessinées. La bouche est petite et présente des lèvres minces aux commissures prononcées. Le front, très large, est parcouru en son milieu par une profonde ride. L'identification de ce portrait fait l'objet d'un consensus, mais son interprétation se heurte à deux types de difficultés. La première est inhérente à l'iconographie extrêmement problématique de Tibère ; la seconde tient au contexte de découverte de l'effigie, qui a été trouvée dans les cryptoportiques d'Arles en même temps que le portrait considéré comme représentant Octave ou Caius César ; plusieurs chercheurs en ont tiré argument pour tenter de dater le portrait de Tibère, alors que rien ne prouve qu'ils soient contemporains, ni même proches dans le temps, ainsi que le note A. K. Massner (321): les deux effigies ne forment pas un groupe homogène. Ici, la détermination du type est tout aussi problématique que sa datation ; le portrait d'Arles se caractérise par une frange frontale présentant une symétrie, deux séries d'épaisses mèches bifides (trois à gauche et quatre à droite) s'ordonnant de part et d'autre d'une fourche axiale ; aux angles du front se trouvent deux pinces. Cet agencement correspond aux répliques du type Berlin-Naples-Sorrente, représenté par un nombre important de répliques et de variantes cohérentes, mais sa datation est difficile à déterminer ; une première version semble avoir été créée dės la fin du règne d'Auguste, mais le type trouve des prolongements jusqu'à l'époque de Caligula au moins ; il est indubitablement en vigueur vers 22 ap. J.-C. La série dont relève le portrait arlésien présente une simplification du type Berlin-Naples-Sorrente, mais la nature et la succession des motifs capillaires qui le caractérisent sont identiques : même fourche médiane, mêmes pinces aux angles du front. Alors que K. Fittschen et P. Zanker y voient une variante (323), ce qui est probable,D. Boschung pense que ces portraits dérivent d'un Urbild différent, dont un portrait du musée Chiaramonti (324) serait un bon Leitstück (325). L'allongement anormal du visage, la souplesse des mèches de la frange, qui contraste avec nombre de portraits tibériens au traitement graphique et parfois empreint dune certaine sécheresse, la simplification des motifs capillaires ainsi qu'une accentuation de la symétrie paraissent traduire une influence des effigies de Caligula, de sorte qu'une datation posthume est très probable. C'est également la datation que l'on peut proposer pour le portrait de Vaison qui, en dépit d'une physionomie assez différente, est, au plan de la typologie, l'exemplaire gaulois le plus proche de l'effigie d'Arles.