Tête de Minerve

Réf. NEsp : NEsp, Fréjus, 2013,186, p. 90-91.
  • Tête
  • Ronde-bosse
  • Marbre
  • Visuelle
  • Marbre blanc translucide à grains fins de type Luni (MGS 2 mm).
  • Ht : 33 cm ; lg : 28,3 cm ; Ep : 27,8 cm
  • Mortaise pour le casque rapporté : Lg 3,5 cm. lg 3 cm. Prof 7 cm.
  • Grande taille
  • La partie supérieure du crâne est décalottée afin de coiffer le visage d'un casque corinthien rapporté (en marbre ou en bronze).
  • Draguignan dépôt archéologique départemental
  • Fox-Amphoux, Var (Colonia Pacensis Forum Iulii Octavanorum, Narbonnaise, Salyens )
  • Fox-Amphoux, temple de Clastre, 1968, pièce 7.
  • 1968
  • Temple
  • Époque augustéenne

  • D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 90-91.
  • L'ensemble de la surface originelle a été nettoyé à l'acide. Ce nettoyage agressif a provoqué une perte de l'épiderme dont l'aspect apparaît désormais lustré. Tête féminine de taille colossale brisée au niveau du cou. La partie supérieure du crâne est décalottée afin de coiffer le visage d'un casque corinthien rapporté (en marbre ou en bronze). Cette surface est piquetée et présente une mortaise parallélépipédique en son centre (519). Des épaufrures parsèment les bordures de ce plan d'assemblage, notamment au-dessus des orbites. La partie supérieure des yeux est brisée, seule la partie interne des paupières supérieures est conservée. La cassure au-dessus des yeux semble correspondre à une partie du dispositif d'assemblage du casque en bordure du front. Cet agencement devait être formé d'une mortaise, complétant la mortaise principale, et l'arrachement du goujon solidaire avec le casque a provoqué la détérioration du front. Ce procédé est notamment attesté sur une tête d'Athéna de Tarente (520). L'arête nasale, le nez, une partie des joues, les parties saillantes des lèvres et le menton sont endommagés.
  • La tête massive de forme ovale est légèrement inclinée vers la droite. Les yeux, conservés en dessous des paupières supérieures, ont des orbites lisses. Les caroncules lacrymales sont marquées. La bouche fermée présente les commissures des lèvres creusées. Le cou porte deux plis du collier de Vénus. Quelques mèches ondulées retombent le long des tempes devant les oreilles, dont seuls les lobes dépassent. Une série de larges boucles calamistrées retombent sur les bordures de la nuque et sous le couvre-nuque du casque corinthien orné d'une fine bordure en relief. Dans le rapport de 1968, R. Boyer restitue un casque rapporté en marbre. La CAG propose d'y voir un assemblage composite avec « un casque en bronze ». Le couvre-nuque conservé nous semble indiquer plutôt que la divinité était parée d'un casque sculpté en marbre. Malgré les problèmes créés par l'état fragmentaire de la ronde-bosse, on peut proposer, à partir de l'ensemble des éléments conservés, de restituer une ronde-bosse de Minerve debout, dont le bras droit tendu devait tenir un attribut. L'hypothèse la plus probable est la lance posée au sol, comme le montre la majorité des représentations de Minerve (521). L'ovale et les traits pleins de sérénité renvoient à de nombreuses répliques romaines inspirées de modèles grecs du Ve siècle av. J.-C., parmi lesquelles on pourra évoquer une tête du type Médicis conservée à Athènes (522) ou les têtes de Bâle (523) et d'Ostie (524) du type Velletri. Quelques copies dérivant de ces modèles sont attestées en Gaule, en particulier au Ier siècle apr. J.-C., et peuvent lui être comparées : la Minerve du temple de Montmartre à Avallon (525)ou bien un modèle conservé au musée Saint-Raymond de Toulouse (526). Les traits du visage, la disposition des mèches parotides retombant le long de la nuque et le casque couvrant le front tendent à la rapprocher du type de la Minerve Giustiniani, inspiré d'un original du IVe siècle av. J.-C. Voir notamment plusieurs exemplaires conservés au Vatican (527) et aux Musei Capitolini (528).
  • Boyer 1968a, p. 20, fig. 34-36 ; CAG 83/1 (1999), 060, p. 414, fig. 406.

  • 519 Voir par exemple un dispositif similaire sur une tête archaïsante conservée à Rome au Museo Barraco (inv. n° 90 ; LIMC II, s.v. « Athena/Minerva», p. 1079 [F. Canciani] ; Helbig 1969, p. 621, n° 1856).
    520 Tarente, musée archéologique national, inv. n° 3899 ; Rolley 1999, p. 192-195 ; Belli Pasqua 1995a, p. 31-38.
    521 LIMC II, s.v. «Athena» (R. Fleischer) ; «Athena/Minerva» (F. Canciani).
    522 Athènes, musée national, inv. n° 3718 ; LIMC II, n° 144c.
    523 Bâle, musée archéologique ; LIMC II, n° 146a.
    524 Ostie, musée archéologique, inv. n° III ; LIMC II, n° 146b.
    525 Yonne, musée archéologique ; Espérandieu III (1910), 2235.
    526 Inv. n° 30.908 ; Espérandieu II (1908), 1009.
    527 Inv. n° 2223 ; LIMC II, n° 154.
    528 Inv. n° 278 ; LIMC II, n° 154b.