D'après Rivet et alii, mis au jour en 1982 lors des restaurations de la façade de l'aile occidentale du cloître de Fréjus.
1982
indéterminé
Datation
A partir de l'époque trajane.
Analyse
D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 38-39.
Ce bloc est un élément d'une statue cuirassée un peu plus grande que nature. Remployé en bloc d'appareil, il a été retaillé afin de former un parallélépipède rectangle. La seule face conservée montre la partie inférieure droite d'une cuirasse recouvrant le bassin et la cuisse. La face arrière a été retaillée à une époque indéterminée. Trois massifs réguliers présentant des arrachements,
des aplanissements et des mortaises y sont visibles en relief sur un fond parfaitement lisse. La signification de ce remploi nous échappe (seraient-ce les vestiges d'un écusson ajouté à l'époque médiévale ?).
La cuirasse conserve sur sa partie supérieure une double rangée de quatre ptéryges sans décor, aux extrémités en écailles, avec un contour lisse en bas-relief.
Au-dessous, les lambrequins sont figurés par cinq bandes verticales (larges de 4,5 cm et hautes de 21 cm). Leurs extrémités inférieures sont ornées de franges
composées de quatre bandes verticales torsadées surmontées d'une bordure horizontale de chevrons imbriqués. Une partie du pallium plissé, porté sous la cuirasse et qui devait retomber jusqu'au-dessus des genoux, est visible
sur la partie inférieure.
La facture sèche, les proportions, l'absence de décor sur les ptéryges et le caractère simplifié des lambrequins n'incitent pas à y voir les éléments de la statue impériale de Tibère (n° 045) à laquelle L. Rivet propose hypothétiquement de rattacher ce bloc (ou le n° 066). Pour preuve, ce fragment de cuirasse laisse apercevoir des ptéryges décorées et ne peut par conséquent être confondu avec l'autre bloc aux ptéryges qui sont lisses. Les ptéryges courtes et de forme presque semi-circulaire caractérisent plutôt les effigies cuirassées impériales à partir de l'époque trajane (221). On rencontre notamment cette simplification des ptéryges et des lambrequins sur un torse cuirassé daté probablement de l'époque de Trajan et conservé au musée archéologique de Skopje (222).
Rivet et alii 2000, p. 407, fig. 737b ; Rosso 2006, p. 372, n° 139, fig. 110a.
221 Polito 1998, p. 46 ; Rosso 2006, p. 504.
222 Stemmer 1978, n° V.18, p. 65-66.