Fréjus, Villa Croizet (à proximité du théâtre), 1936. Découvert par A. Donnadieu lors du dégagement d'un bassin polylobé
aménagé dans un bâtiment (nymphée ?) au sud-ouest du théâtre. Don de M. Croizet au musée archéologique municipal.
D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 14-15.
1. Buste
Buste de personnage masculin d'apparence juvénile, barbu, de moitié grandeur réelle. La tête a disparu, à l'exception de la barbe dont il subsiste neuf mèches calamistrées, plus ou moins complètes, retombant en couronne sur le torse imberbe. Les bras ont été découverts séparés du tronc et sont conservés jusqu'au coude.
2. Bassin
Ce fragment présente une partie du côté gauche du bas-ventre d'un personnage allongé et complète le buste de divinité fluviale décrit ci-dessus. La surface conservée s'étend du bassin au nombril en passant par l'aine.
1. Buste
Un drapé recouvre les épaules du personnage, totalement pour le haut du bras gauche, partiellement sur le biceps du bras droit. Le buste accuse une forte inclinaison latérale vers la gauche. Les pointes des mèches de la chevelure sont visibles à la base de la nuque. L'extrémité d'une tige végétale repose contre le bras droit légèrement plié.
2. Bassin
La figure est allongée sur un drapé lequel était placé sur une base inclinée vers l'avant. Les vestiges de la face arrière du personnage subsistent.
Plusieurs identifications ont été proposées pour le buste. Il a été qualifié de silène par A. Blanchet, A. Donnadieu et L. Rivet ou encore de Jupiter par R. Lantier. La branche qui recouvre son bras est un attribut caractéristique des
figurations des divinités fluviales (un fleuve(69), le Nil (70) ou encore le Tibre (71)) qui tiennent presque systématiquement dans une main une tige de roseau (ou plus rarement des épis de blé) rabattue sur le même bras libre. Cette statuette de divinité fluviale devait s'intégrer à la décoration du nymphée où elle a été découverte. Ce type iconographique est attesté sur de nombreuses monnaies,
statues (72) ou dans les nymphées et fontaines monumentales (73) comme au Septizonium de Rome (74).
Blanchet 1936 ; Donnadieu 1937, p. 100 ; Espérandieu, Lantier XV (1965), 8607 ; Rivet et alii 2000, p. 148-149, fig. 251 ; CAG 83/3 (2012), 26*, p. 291, fig. 418.
69 LIMC IV, s.v. « Fluvii », p. 139-148 (G. Weiss).
70 LIMC VI, s.v. « Neilos ». p. 720-726 (A. Daszewski).
71 LIMC VIII, s.v. « Tiberis, Tibernius », p. 25-27 (R. Mambella).
72 Kapossy 1969 ; voir un bas-relief découvert dans des thermes à
Aix-en-Provence en 1860 et conservé au musée Granet : Espérandieu 1 (1907), 97.
73 Aristodemou 2011. Voir par exemple, les représentations de Neilos
conservées à Rome au Museo Torlonia (inv. n° 427) qui proviendrait de la villa de Domitien à Albano (LIMC VI, s.v. « Neilos », p. 720, n° 5) ou à la Villa Albani (inv. n° 191 : LIMC VI. p. 722, n° 28) ; ou encore celles de deux « Flussgötter » colossaux découverts dans le frigidarium des thermes de Vedius Pollion à Ephèse (Manderscheid 1981, 88, p. 173-174, pl. 26).
74 Dombart 1922 ; Neuerburg 1965, p. 226-227, fig. 142 ; Iacopi, Tedone 1990.