Fréjus, provenance précise inconnue. Don en 1886 de M. Guaglino.
avant 1886
indéterminé
Datation
Analyse
D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 12.
Cette statuette d'un personnage masculin conserve une partie des épaules, le ventre, les mains, le sexe, la partie supérieure des cuisses et le support sur lequel l'homme est assis. La hauteur d'origine de la ronde-bosse peut être estimée à 50 cm.
La sculpture présente un homme urinant. D'après le registre d'inventaire du musée, « le personnage était, semble-t-il, appuyé à un pilier - Très usé ». Présentant un ventre bedonnant, il se tient dans une pose alanguie, le phallus tenu de la dextre et la main gauche reposant à plat sur la hanche. L'extrémité de son sexe est forée au trépan.
Cette posture caractéristique constitue un indice permettant de proposer plusieurs identifications possibles du personnage. Il a été identifié comme une représentation de Priape par Aubenas, et de Silène mingens par Donnadieu dans le registre du musée archéologique. On préférera y reconnaître plutôt une représentation d'Hercule mingens dont le thème est connu essentiellement en contexte domestique ; un exemple est attesté dans une demeure privée en Grèce dès IIe s. av. siècle J.-C., un autre dans la maison des cerfs à Herculanum (47). Voir
également les exemplaires du Cabinet des Médailles à Paris (48) et du musée de Wôrlitz (49). L’œuvre fréjusienne constitue une variante du type Hercule mingens puisque toutes les autres comparaisons le montrent avec une massue tenue par la main gauche et posée sur l'épaule gauche.
Le thème abordé, les disproportions anatomiques, la taille maladroite des volumes (outil à fin tranchant droit) et le choix d'un matériau local constituent des
indices témoignant d'une œuvre exécutée localement par un sculpteur connaissant le répertoire iconographique romain. Le thème du personnage mingens fait partie de la série des figures de fontaines (50). Il se pourrait ici que la sculpture ait appartenu à un décor de jardin.
Aubenas 1886, p. 18, n° 15 ; Blanchet et alii 1932, p. 12, n° 19 ; CAG 83/3 (2012), 181*, p. 477.
47 Tran Tam Tinh 1988, p. 102-103, fig. 156-157.
48 LIMC IV, s.v. « Heraklès », n° 904 (j. Boardman. O. Palagia, S. Woodford).
49 Ibid., n° 898.
50 Cf. Kapossy 1969, p. 44.