Mis au jour fortuitement par D. Brentchaloff et G. B. Rogers lors de travaux sur le lotissement du Germinal,
au sud-ouest de la Plate-Forme.
1982
indéterminé
Datation
Ier siècle apr. J.-C.
Analyse
D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 10.
L'état de conservation du personnage est satisfaisant malgré de nombreuses altérations de surface. Ainsi, le nez, le front, la lèvre supérieure, les extrémités des mèches de la chevelure, le torse et la partie occipitale du
crâne sont abîmés ou ont disparu. La surface supérieure du crâne décalottée est pointée, elle servait de lit de pose et sa partie centrale présente une mortaise d'assemblage.
Cette figure dionysiaque au visage large est de taille deux fois inférieure à la normale. Les parties latérales de la chevelure sont ornées de six feuilles de vigne à droite et cinq à gauche. Un bandeau lisse en croissant de lune double, ouvert vers le haut, ceint le front du personnage. Deux boucles en virgule traitées en bas-relief sont disposées au-dessus du bandeau. Les paupières
sont matérialisées par un bourrelet en relief, les orbites sont lisses. Le nez, brisé, était épaté. La bouche fermée esquisse un sourire. Elle présente des lèvres charnues dont les commissures sont creusées. Deux boucles fines sont rabattues sur les joues du personnage en avant des lobes des oreilles dépassant des mèches latérales. Les parotides bouclées sont recouvertes de grappes de raisin dont les grains sont disposés en deux rangées verticales. Les extrémités du bandeau prolongent les parotides et retombent sur le haut du buste. À l'arrière du crâne, la chevelure est traitée en trois registres superposés : la partie supérieure est recouverte de mèches ondulées parallèles, horizontales ou obliques ; la zone médiane, en avant de la précédente, montre deux bandes de mèches horizontales glissées de part et d'autre sous un massif rectangulaire ; enfin, des mèches sinueuses retombent le long de la nuque.
Les caractéristiques morphologiques de la figure et de ses attributs correspondent à une représentation bacchique, Bacchus jeune, Ariane ou encore une bacchante. On peut rapprocher cet hermès des bustes (datés du Ier siècle apr. J.-C.) de Bacchus (ou de bacchante)du musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon (35), de
Mougins (36), en Espagne d'un Bacchus juvénile du musée du Prado (37) et d'un second exemplaire découvert à El Mas de Victor (38), ou encore d'une Ariane au musée de Compiègne (39).
Rivet et alii retiennent l'identification de cette sculpture comme une caryatide de bacchante, mais nous préférons laisser ouvert le champ des hypothèses entre Bacchus jeune, Ariane ou une bacchante.
Rivet et alii 2000, p. 233, fig. 420, p. 239 et 427, fig. 785 ; CAG 83/3 (2012), 35* p. 306.
35 Inv. n° 2001-0-88 : NEsp. II, Lyon. 2006, n° 426.
36 CAG 06 (2010), 085, 16*, p. 403, fig. 423.
37 Inv. n° 639(3) : Rückert 1998, p. 215, n° S 52, pl. 27C-d.
38 Arasa i Gil 2004, p. 244, fig. 8.
39 Espérandieu V (1913), 3894.