Fréjus, jardin du palais de justice, 1981-1982. Découvert lors des fouilles de P.-A. Février, M. Fixot et L. Rivet au sud de l'actuel palais de justice (jardin Jean XXII), dans les niveaux d'abandon de la place publique.
1981-1982
indéterminé
Datation
Ier s. apr. J.-C.
Analyse
D'après Lemoine, Y., Satre S. (collab.), Fréjus, Nouvel Espérandieu IV, Recueil général des sculptures sur Pierre de la Gaule (H. Lavagne dir.), Paris, 2013, p. 8.
Manquent la partie supérieure droite de la tête, quelques boucles de la barbe et la bordure inférieure droite du buste. Des épaufrures parsèment le visage au niveau de la chevelure, de l'arcade sourcilière gauche et du nez.
Seule la face antérieure de la tête est sculptée alors que le revers est simplement aplani. Les cassures visibles sur la chevelure pourraient témoigner de l'arrachement d'ornements végétaux, souvent en fort relief.
Cet hermès de petite taille présente un personnage d'âge mûr à la barbe fournie. La chevelure est partagée par une raie médiane sur le dessus de la tête où les
mèches sont aplaties et dessinent des courbes parallèles. De part et d'autre de cet espace, plusieurs mèches dressées sont conservées de manière très lacunaire.
Le long des tempes, présence de boucles en « bâtons de sucre d'orge » sur l'avant et en larges mèches sur les côtés. Le front est court et ceint d'une mitra dont les extrémités plates à nervure centrale retombent sur les épaules. Les yeux en amande portent des orbites lisses. Les pommettes sont saillantes. Le nez, aujourd'hui en grande partie brisé, était légèrement épaté. La moustache massive, recouvrant la lèvre supérieure, comporte des pointes recourbées en accolade. La barbe longue et régulière est détachée du cou et de la poitrine. Elle est traitée en quatre registres superposés. La bande supérieure présente des mèches confondues avec la courbure des moustaches vers l'arrière. Les trois registres inférieurs comportent des boucles en virgule pointant vers l'avant.
Rivet et alii estiment qu'il s'agit d'un hermès de Jupiter. Nous préférons y voir un hermès de Bacchus qui rappelle de nombreux exemplaires à la chevelure ornée
de feuilles ou de corymbes de lierre, comme celui conservé au musée municipal de Château-Gontier (20), daté de la première moitié du Ier siècle apr. J.-C., ou
encore un autre découvert dans un laraire de Pompéi (I, 13, 6 : au nord de V, I ou IX, 7, 3) (21). De la même manière que l'exemplaire précédent, on peut le comparer à des « Miniaturhermen » de Bacchus pompéiens. En plus des comparaisons iconographiques, les traits du visage, le traitement en superposition de la barbe et de la moustache, ainsi que l'emploi limité du foret aux larges creux entourant la barbe et les tempes constituent des indices qui permettent de dater l’œuvre du
Ier siècle apr. J.-C.
Février, Fixot, Rivet 1988, pl. VIII ; Rivet et alii 2000, p. 394, fig. 708 ; Rivet 2010, p. 201, fig. 214 ; CAG 83/3 (2012), 6*, p. 191, fig. 232.
20 Linfert 1992, p. 18-19, n° 10.
21 Madrid, musée du Prado, inv. n° 639(3) ; Rückert 1998, p. 215, n° S 51, pl. 27 a, b.